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Wilbur WRIGHT   -   Brevet n° 15

Wright Wilbur

Orville et Wilbur WRIGHT

Fils d'un pasteur protestant, Wilbur WRIGHT est né à Dayton-Ohio (Etats-Unis) le 16 avril 1867.

Nanti d'une solide instruction, passionné de mécanique, il fait avec son frère Orville Wright, intimement associé à tous ses travaux, plusieurs inventions intéressantes.

Tous deux, excellents sportmen, s'installent constructeurs et marchands de cycles dans leur ville natale, lorsque, intéressés par les expériences de planeurs de l'ingénieur français Chanute fixé aux Etats-Unis, ils entrent en relations avec lui pour les reproduire d'abord à titre purement sportif. Mais ils se passion-

nent bientôt pour l'aviation et s'y consacrent exclusivement à partir de 1900.

Cherchant d'abord à comprendre les manoeuvres nécessaires au vol et à apprendre le métier d'homme-oiseau, ils arrivent à créer leur type de planeur biplan avec lequel ils réalisent en 1901-1902 des glissades aériennes dans les dunes de Kitty-Hawk (Caroline du Sud). Décomposant les problèmes sustentation, stabilisation, direction, étude des formes et des surfaces, ils poursuivent une série méthodique d'essais expérimentaux et s'appuyant sur des bases solides, ils peuvent passer à la construction de l'aéroplane complet, c'est-à-dire avec moteur, un moteur de 16 CV imaginé et construit par eux.

Et, le 17 décembre 1903, leur biplan lancé par une sorte de catapulte, effectue à Kitty-Hawk un vol de 263 mètres en 59 secondes. En 1904 et 1905, les frères Wright poursuivent la mise au point de leur appareil et leur éducation de pilote à Springfeld près de Dayton. Ils réussissent leur premier virage le 15 septembre 1904, leur premier circuit fermé le 20 septembre 1904 ; progressant, ils parcourent le 5 octobre 1905: 38 km 956 en circuit fermé en 38 minutes 3 secondes.

Seuls, quelques amis et Chanute en Amérique étaient au courant de ces expériences, ainsi qu'en France, Ferber, qui poursuivait des pourparlers pour l'achat de leur appareil par le ministère de la Guerre. Des polémiques passionnées s'engagent au sujet de la véracité des résultats des Wright et une mission militaire française part en Amérique, mais les pourparlers sont interminables. Traités d'imposteurs, les Wright s'abstiennent de répondre. Ils assistent impassibles aux essais de leurs rivaux français.

Cependant en mai 1908, les Wright venus en France, mettent au point un appareil amélioré en remplaçant leur moteur insuffisant par un moteur français Bariquand et Marre. Le 8 août 1908, Wilbur Wright commence ses démonstrations au Mans, puis au camp d'Auvours, où il dépasse vite l'heure, prend de nombreux passagers et gagne le premier prix de la hauteur par plus de 125 m, conquiert la première Coupe Michelin en volant 124 km 700 en 2 h 20 m 23 s (record) le 31 décembre 1908.

À ce moment, l'avance des Wright sur tous les autres aviateurs est évidente.

Entre temps, Orville Wright poursuit brillamment ses expériences en Amérique pour le Gouvernement, essais interrompus par un grave accident, le 18 septembre 1908, au cours duquel il est sérieusement blessé et son passager Selfridge est tué.

Une société française s'est constituée pour l'acquisition du brevet des Wright.

Wilbur Wright, au début de 1909, forme à Pau, ses premiers élèves : de Lambert, le capitaine Lucas-Gérardville, Paul Tissandier. Il va instruire ensuite à Rome des officiers italiens et rentre en Amérique.

En 1909, les Wright se sont affranchis de la sujétion du pylône de lancement pour l'envol de leur appareil qu'ils munirent alors de roues.

L'Aéro-Club de France a décerné à Wilbur Wright une grande médaille d'or en 1908 et l'année suivante, le brevet de pilote aviateur lui a été octroyé sous le N° 15.

Depuis, les Wright sont devenus constructeurs d'aéroplanes ; ils ont eu des démêlés avec leurs confrères américains et français dont certains dispositifs tombaient, selon eux, dans leurs brevets.

En 1911, ils reprennent avec des planeurs des expériences qui semblent avoir eu pour but la recherche d'une stabilité meilleure et peut-être une application partielle du vol à voile proprement dit.

Wilbur Wright a succombé le 30 mai 1912 à Dayton des suites d'une fièvre typhoïde.

Il avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1909. Unis dans la gloire comme dans leurs travaux, les frères Wright figurent aux premiers rangs des précurseurs qui conquirent aux ailes humaines le domaine de l'air.

WILBUR WRIGHT TIENT À GARDER SA TÊTE

Le capitaine Ferber qui entretenait une correspondance suivie avec Chanute et avec les frères Wright, fut le premier en France à être tenu au courant des progrès successivement réalisés par ces inventeurs. Il n'avait pas manqué de les dévoiler à ses chefs hiérarchiques, mais ceux-ci n'y crurent pas et traitèrent leur informateur comme un doux illuminé.

Comment des doutes ne se seraient-ils pas élevés en France quant à la véracité des résultats obtenus par les frères Wright, puisque, même en Amérique, ceux-ci tenaient à garder secrètes leurs expériences?

Le capitaine Ferber, encouragé par les progrès de ses propres expériences, continuait cependant de préconiser l'achat de la machine américaine par la France, mais les prétentions émises par les frères Wright firent traîner de telle façon les pourparlers engagés officiellement par Ferber, que dans l'intervalle, l'aviation était devenue une science française grâce à nos constructeurs.

Henry Farman ayant réussi officiellement le premier kilomètre en circuit fermé, les Wright s'en émurent et questionnèrent le capitaine Ferber sur cette performance ; ils l'informèrent en même temps qu'ils accepteraient 25.000 dollars comptant, à condition que l'épreuve à courir soit réduite à cinq minutes en boucle fermée.

Le capitaine Ferber après en avoir référé à l'Aéronautique Militaire, fut autorisé à câbler « Experts français exigeraient vol cinq minutes accompli à CENT mètres de hauteur au-dessus de la campagne de Dayton ».

La réponse qui vint devait mettre un terme aux négociations entre Wright et Ferber ; elle était ainsi conçue :

« Pour voler, il faut avoir des pieds et des mains mais aussi une tête qu'il est nécessaire de ne pas casser. »

WILBUR et ORVILLE WRIGHT.

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