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Jean BIELOVUCIC   -   Brevet n° 87

Bielovucic Jean

Né le 30 juillet 1889 à Lima (Pérou), de sang français par sa mère, Jean BIELOVUCIC fait toutes ses études au lycée Jeanson-de-Sailly à Paris. Il n'a pas terminé ses études qu'il est déjà champion cycliste universitaire.

À peine sorti du lycée, il s'adonne à l'aviation, passe à Mourmelon son brevet de pilote sous le N° 87, le 10 juin 1910.

Pilote du Voisin, il tient l'air pendant 25 minutes dès son second vol. Engagé aussitôt au meeting de Budapest puis à la Grande Semaine de Champagne et dans le Circuit de l'Est, il y figure honorablement, mais demeure encore au second plan.

Impatient de donner sa mesure, le premier il vole de Paris à Bordeaux par étapes : Orléans, Châtellerault, Angoulême et Bordeaux, parcourant les 540 km en 6 h 15 de vol, les 1er et 2 septembre 1910, s'adjugeant ainsi le record du monde de cross-country aérien avec escales.

Il prend part encore aux meetings de Bourges et de Milan en 1910.

Un peu plus tard, au début de 1911, Bielovucic exécute à Lima, sa ville natale, les premiers vols d'un avion et jette les bases de la première école d'aviation au Pérou.

En 1912, il participe au Grand Prix de l'Aéro-Club à Angers sur Hanriot-biplace, mais il se contusionne sérieusement près de Saumur. Il est cependant l'un des lauréats du Concours Militaire Anglais de 1912 dont il termine brillamment toutes les épreuves.

Le 25 janvier 1913, sur Hanriot, Bielovucic accomplit la seconde traversée aérienne des Alpes, de Brigue à Domodossola, vengeant ainsi son compatriote Géo Chavez qui avait trouvé la mort à l'atterrissage lors de la première traversée des Alpes.

Les compétitions aériennes ont vu vingt fois en lui, dans divers pays, un des plus audacieux concurrents et le meeting de Milan son grand vainqueur.

Quand vient la guerre, Jean Bielovucic s'engage dans l'aviation militaire française en août 1914. Il est affecté à une escadrille de chasse, monoplans parasols Morane-Saulnier à Dunkerque. Ses reconnaissances à longue portée au-dessus de la Belgique envahie, ses bombardements de jour et de nuit notamment sur Furnes, lui valent les croix de guerre belge et française ainsi que celle de Chevalier de la Légion d'Honneur.

Ses qualités de pilote hors ligne le font désigner comme officier instructeur au camp d'Avord, où un soir en service commandé, il est victime d'un terrible accident d'automobile qui lui enlève à peu près complètement l'usage du bras droit.

Colonel de l'aviation péruvienne, officier de la Légion d'Honneur, officier de la Couronne d'Italie, commandeur du Soleil du Pérou et conseiller technicien de l'Air du Pérou à Paris, Jean Bielovucic aurait pu vivre paisiblement, fier de son glorieux passé.

La seconde guerre mondiale le trouve derechef aux côtés de la France dans les formations de la Résistance de l'Eure. Bielovucic meurt frappé d'une congestion cérébrale à Neuilly, le 14 janvier 1949.

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